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17 décembre 2016 6 17 /12 /décembre /2016 20:31

عاصم جواد :لاَ احْمَارْ لا سِبْعَ فْرِنْك By ASSEM JAOUAD Le prix de l’âne au Maroc ‹لاَ احْمَارْ لا سِبْعَ فْرِنْك› ni âne ni sept francs لاحمار لا سبعة فرنك

Le prix de l’âne au Maroc : ‹لاَ احْمَارْ لا سِبْعَ فْرِنْك› ni âne ni sept francs

Au début du XXe , on pouvait acheter au Maroc un âne à sept francs et un bon négociateur pouvait même l’avoir  à cinq francs et pourquoi pas à moins de ce prix modique?

Au Maroc , le marché des ânes était et restera toujours libre. Il est même l’exemple type du marché libre où le prix est déterminé par le jeu de l'offre et de la demande. L’interventionnisme de l'état pendant les années soixante dix du dernier siècle n'a fait entrer l’âne dans aucune liste des prix réglementés . 

L'utilité de l’âne n'est pas à démontrer mais mais traiter quelqu'un d’âne de Hmar   (حْمَار) ou Himar (حِمار)   équivaut à une insulte d’âne. C'est vraiment injuste de traiter l’âne de cette manière.  Le grand écrivain égyptien Tawfik Al Hakim a élevé l’âne au rang du sage et a fait de lui  son être inspirateur car il publiait ses articles  sous la rubrique  intitulée : Mon âne m'a dit  حماري قال لي articles qu'il a regroupés dans un livre portant le même nom et en 1940, il publia : L’âne du sage حمار الحكيم .

Lorsque quelqu'un revient bredouille d'une partie de chasse ou quand il rentre du souk après avoir été volé on sait que l'expression ‹لاَ احْمَارْ لا سِبْعَ فْرِنْك› s'applique à son cas sans aucun doute.

Le prix de l'âne était pendant le protectorat de 7 francs et en voici la preuve:

Un paysan était allé au souk du chef-lieu de sa région (Ouezzane ou Mokrissat pour les ressortissants de Rhzaoua, Fès pour les habitants de Taounate, Moulay Idriss Zarhoun pour les habitants de Nzalat Beni Ammar ) pour vendre son âne et faire ses courses.De retour au village, ses co-villageois avaient remarqué qu’il n’était pas accompagné de son âne et qu’il avait,en plus, le jour du souk, les mains vides. Harcelé par les questions des gens  qu’il rencontrait,il avait reconnu qu’il avait été volé et dépossédé de l’argent représentant le montant de la vente de son âne. Il leur déclara avec amertume qu’il n’avait ni âne ni sept francs : ‹لاَ احْمَارْ لا سِبْعَ فْرِنْك›
Si au nord du Maroc on utilisait la peseta, dans la zone du protectorat français, c'était le franc qui avait cours légal. 
C’est ce qui prouve que la mésaventure du malheureux paysan a eu lieu dans cette dernière zone comme celle de Milouda Bent Driss qui avait été arrêtée par la police. Le drame de Milouda est chanté par Bouchaib El Bidaoui accompagné au violon par le maréchal Kibou. Cette chanson a été reprise avec brio par Oulad El Bouazzaoui mais aussi par la Cheikha Rimitti. Ce fut un véritable drame survenu pendant le protectorat. Milouda Bent Driss s'était isolée avec son amant dans une forêt et avait laissé son bébé sous un arbre. En revenant le chercher elle n'avait trouvé que ses pieds et sa tête ; il a été mangé par le loup . Or cet animal n’existe pas au Maroc, ce fut plutôt un chacal qui avait dévoré le fils de Milouda. Le chacal et le loup comme le chien sont des canidés . Si Milouda était coupable de négligence ayant entraîné le décès de son bébé, le loup lui était innocent.Par contre , il avait bien mangé la chèvre de Monsieur Seguin qui rêvait de liberté, ce qui lui avait coûté la vie.

BY ASSEM JAOUAD

عاصم جواد

El precio del burro en Marruecos: un testimonio histórico.

The price of the donkey in Morocco: a historical testimon.

 


 

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